Hervé Billaut

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Hervé Billaut

Pianiste 
Hervé Billaut est un conteur de sons. Après avoir fait revivre l’Espagne d’Isaac Albéniz dans une intégrale remarquée d’Iberia, ses deux derniers enregistrements en solo dédiés à la musique de Gabriel Fauré et Paul Dukas ont été salués par la critique nationale et internationale (sélection de The Guardian, « 4 étoiles » de Classica, Maestro de Pianiste, 5 Diapasons…) qui a réservé le même accueil au disque à quatre mains « Wiener Rhapsodie » consacré à Brahms et Schubert gravé avec Guillaume Coppola. À la Roque d’Anthéron et au festival Berlioz où il est régulièrement invité, comme à Grenade, Paris, Toulouse ou lors de la « Folle Journée », le public l’a suivi avec enthousiasme dans ces voyages musicaux, dont la presse a rapporté des échos admiratifs.

Car être musicien, selon cet explorateur de partitions, c’est dépasser sa brillante technique pianistique pour créer un univers de sensations, d’impressions, de couleurs. Lui qui sait si bien transmettre cette exigence de concertiste, n’a pas tardé à devenir un pédagogue recherché au Conservatoire National de Région de Lyon, et au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris où il a enseigné pendant dix ans.

Mais le professeur est passé lui aussi par un rigoureux apprentissage : enfant doué, il étudie auprès de Germaine Mounier et Jean Hubeau à Paris, obtient à l’âge de seize ans les plus hautes récompenses du Conservatoire. En 1983, il remporte un Grand Prix au concours Marguerite Long, parmi de nombreuses distinctions dans d’importants concours internationaux (Viotti, 1981 ; Vercelli, 1982 ; Epinal, 1983 ; Pretoria, 1990 ; Tokyo, 1995).

Il fait alors le tour du monde, jouant dans les plus grandes métropoles au gré, notamment, des escales du porte-hélicoptères Jeanne d’Arc, sur lequel il effectue son service national. De ces voyages, il rapporte deux richesses essentielles : un répertoire magnifique, de Bach à Castérède, et une expérience de la scène acquise au contact des publics les plus divers. Mozart, Chopin, Schumann, Debussy, Ravel… il les a interprétés partout dans le monde, de la Salle Pleyel au Théâtre des Champs-Élysées en passant par le Teàtro Real de Madrid. Ainsi, cet artiste cosmopolite a assuré les créations nationales du Concerto pour la main gauche de Ravel et du Concerto « Jeunehomme » de Mozart en Equateur. Dernièrement, des tournées de concerts l’ont conduit en Amérique du Sud, en Chine et au Japon.

Les relations artistiques qu’il a su nouer dévoilent une personnalité ouverte et généreuse : invité régulier de la Maison de la Radio, il participe fréquemment aux émissions de France Musique ; soliste de l’Orchestre National de France, de l’Orchestre National de Lyon, de l’Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo, de l’Orchestre des Pays de Savoie ou de l’Orchestre Symphonique de Québec, il joue sous la direction de John Eliot Gardiner, Yehudi Menuhin, David Reiland et Nicolas Chalvin ; chambriste fervent, il partage des moments complices avec les pianistes Frank Braley, Philippe Cassard et Cédric Tiberghien, le quatuor Debussy, le quatuor Voce, les violonistes Stéphane Tran Ngoc et Naoko Ogihara, le trompettiste David Guerrier, les clarinettistes Michel Portal, Florent Héau et Patrick Messina, le flûtiste Jose Daniel Castellon, le corniste Jacques Deleplancque, ou François Castang comme récitant; éternel chercheur, il n’a cessé d’approfondir sa réflexion musicale au contact de personnalités telles que Marie-Françoise Bucquet et Jorge Chaminé ou dans le cadre de la Fondation Kempff – Casa Orfeo à Positano ; directeur artistique des Rendez-Vous de Rochebonne, il propose chaque année une programmation originale autour de grands artistes ; musicien épris de danse, il collabore avec les chorégraphes Jean-Christophe Maillot, John Neumeier et Roland Petit en tant que soliste des Ballets de Monte-Carlo.

« La musique est une expérience qui permet de s’affranchir de la pesanteur » – Hervé Billaut aura fait sienne cette maxime de Leon Fleisher, qui rapporte avec fierté et humour : « L’un de mes anciens élèves pilote aussi des avions ! »

Sur scène, Hervé Billaut joue comme il est : il va droit à l’essentiel.
Julien Brun